Lorient. Fonderie de Bretagne : le coup de sang qui fait tache

Pierre le Ménahès, l’ancien leader CGT, porte plainte contre un délégué CGT de la Fonderie de Bretagne, à Caudan (Morbihan). Il raconte l’agression subie mercredi 26 mai 2021, sur le site de la fonderie.

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• Pierre Le Ménahès a été projeté au sol. Il s’en est sorti avec 10 jours d’ITT. | OUEST-FRANCE

Un pansement sur la pommette, une attelle à la jambe gauche et des béquilles. Sa voix ferme se vrille. Il est blessé physiquement et a l’âme meurtrie. Pierre le Ménahès sera, samedi 29 mai 2021, à Hennebont (Morbihan), au cœur du cortège de soutien à la Fonderie de Bretagne. Il s’attend à y être très sollicité et à devoir expliquer maintes fois l’agression dont il a été victime, à 16 h 45, mercredi 26 mai, sur le site de la fonderie, à Caudan (Morbihan). « Impossible de passer cela sous silence. C’est trop grave. »

Projeté au sol

Pierre Le Ménahès, 65 ans, avait été la figure emblématique de la bagarre à la Fonderie pour permettre sa reprise en 2009 par le groupe Renault. Son face-à-face télévisé avec Nicolas Sarkozy avait aussi marqué les esprits lors de l’émission Paroles de Français sur TF1 en 2 010. Pierre Le Ménahès, 32 ans de lutte à la tête de la CGT de la SBFM, jusqu’à son départ en retraite en 2012, était venu, comme chaque jour, manifester sa solidarité aux grévistes. Il était attablé et en pleine discussion. « Un café dans une main, une part de gâteau breton dans l’autre, je me suis fait agresser gratuitement, par derrière par un délégué CGT. » Il s’est retrouvé projeté au sol, trois mètres plus loin, face contre terre. « Mes lunettes ont explosé en morceaux ». Résultat : 10 jours d’ITT (Incapacité temporaire totale) et une profonde incompréhension. ll en a connu des combats et « des situations tendues, mais jamais comme cela ».

« Une querelle entre deux hommes »

Il convient qu’il a pu déranger sur sa façon d’apprécier la situation. « On peut avoir des désaccords. Mais la démocratie, c’est le débat ». La situation était tendue depuis un mois avec le délégué – mais « j’ai parlé avec tous les ouvriers » – et il n’en démord pas : « Ma place était là, à leur côté. Ce qui s’est passé est complètement en marge de ce combat légitime et courageux. Il n’y a pas d’amalgame à faire », insiste-t-il.Faut-il augmenter le RSA ?Débattez !

Pierre Le Ménahès a porté plainte jeudi 27 mai. Maël le Goff, le secrétaire CGT de la Fonderie de Bretagne, était reçu mercredi par Jean-Yves Le Drian à Paris. Il regrette amèrement toute cette affaire, survenue en son absence et la résume à « une querelle entre deux hommes qui n’a absolument rien à voir avec le mouvement. »