Mattéo Petitgenet (US Montagnarde), au nom des siens
By Frédéric Sougey – 4 mars 2021
Passé par le FC Lorient, Angers SCO et l’US Concarneau, Mattéo Petitgenet brille désormais avec l’US Montagnarde. Rencontre.
Ce samedi, l’US Montagnarde (R1) jouera sa qualification pour les 8èmes de finale de la coupe de France sur la pelouse de l’Olympique Saumur (N3). Le petit poucet comptera une nouvelle fois sur son gardien, Mattéo Petitgenet, décisif lors des tours précédents. Un jeune portier porté pourtant déjà par une riche expérience et poussé par de multiples pensées et soutiens.
Les sollicitations médiatiques se font plus nombreuses. Mattéo préfère en sourire. Avec, notamment, deux qualifications aux tirs au but face à des formations de National – au cours desquelles il a également pris ses responsabilités en tant que tireur – le gardien est logiquement sous le feu des projecteurs pour cette édition 2020-2021 de la Coupe de France.
Lui relativise et profite de l’instant présent. Du haut de ses 23 ans, le footballeur a déjà sa petite expérience, faite de hauts et de bas. L’homme dirige surtout ses pensées vers les autres : sa maman, décédée en début d’année, son papa, gardien comme lui, ses coéquipiers, les anciens du club et tout le football amateur breton, dont l’US Montagnarde est le dernier représentant.
Des débuts au Sénégal !
C’est au Sénégal, où son père est militaire, que Petitgenet débute le football. « Pendant 2 saisons puis , quand on est revenu en France, à l’AS Guermeur. J’ai d’abord commencé dans le champ puis, pour faire comme mon père, je suis devenu gardien. »
Pendant une dizaines d’années, le jeune Matteo évolue ensuite au FC Lorient où il n’est pas retenu à sa sortie du centre de formation. Il rebondit toutefois rapidement à Angers. « Où ça s’est super bien passé. La première année j’ai fait des bancs de L1 et en coupe de France, je m’entraînais avec les professionnels. Ils m’ont fait passer stagiaire pro mais je n’ai finalement jamais signé professionnel derrière. »
Petitgenet débarque alors à l’US Montagnarde, en National 3, une première fois. Ses performances lui valent de rapidement rejoindre Concarneau où il évolue pendant 2 ans, mais sans jouer. A l’issue de son contrat, il se retrouve donc au chômage. « J’ai pris la décision de revenir à l’US Montagnarde et de mettre le football de côté. J’avais comme projet la création d’une entreprise mais c’est un peu à l’arrêt avec la situation sanitaire. Si je peux revenir dans le football tant mieux, sinon ce ne sera pas grave, j’ai déjà vécu de belles choses. Pour l’instant il n’y a donc »que » la Coupe de France. »
« Ne vous inquiétez pas, il y a Mattéo ! »
Une épreuve qui lui fait connaître cette saison ses plus belles émotions de footballeur. « S’asseoir sur un banc en Ligue 1 c’était fort, mais là c’est encore différent. Cette qualification pour les 16e c’est le plus beau moment oui. J’ai perdu ma maman en début d’année, la charge émotionnelle est très forte pour moi. Et là en plus c’est quelque chose que je partage avec mes coéquipiers, des mecs que j’apprécie. »
Mattéo Petitgenet ne veut pas tirer la couverture à lui. Mais son poste veut qu’il ait eu à se montrer décisif. Pour l’anecdote, avant les 32e face à Saint-Brieuc, son entraîneur Nicolas Cloarec lâchera au groupe un « faites votre match et si on doit aller aux tirs au but, ne vous inquiétez pas, il y a Mattéo ». Pourtant pas de quoi mettre une pression excessive sur les épaules du jeune homme.
« Quand on est gardien, on sait qu’on a un poste à responsabilités. Cela fait partie du rôle. Rater ne me dérange pas. Je pars du principe que je fais du foot et qu’il y a des ratés, ça fait partie du jeu. Quand tu vois que même un mec comme Buffon peut faire une boulette, tu relativises. C’est aussi pour ça qu’on aime le foot et qu’il donne autant d’émotions. »
Décisif sur sa ligne, le Breton l’est aussi devenu du point de penalty puisque face à Concarneau et Saint-Brieuc il a pris ses responsabilités. « J’adore jouer dans le champ. Une des mes qualités c’est le jeu au pied. Quand je fait un foot avec les potes, je ne vais jamais dans les buts, je leur dis en déconnant que je pourrais jouer 10 (rires). »
« On va représenter la Bretagne ! »
Le gardien n’est vraiment pas du genre à se prendre la tête. Une déception de ne pas avoir tiré le PSG, placé dans le même chapeau ? « Oui pendant 2 minutes et puis après je me suis dit que je n’avais pas le droit d’être déçu. C’est une chance d’être là et à nous de tout faire avec ce tirage pour que cela dure encore un peu. »
Une qualification qui permettrait d’égaler le meilleur parcours réalisé dans l’histoire du club. « Et qu’on puisse raconter notre épopée à l’avenir. Les anciens nous parlent souvent, ils sont derrière nous. On est nourri de leurs exploits, on s’en sert. Ça serait beau que les futures générations puissent entendre parler de nous comme ça. »
Ce samedi tout un club, tout Inzinzac-Lochrist, sera derrière l’équipe mais pas seulement. « On a commencé à recevoir des messages de partout, des autres clubs du coin. On va représenter la Bretagne ça va nous pousser à être encore meilleur. C’est beau d’avoir tout ça. »
Portés par tout un territoire les Forgerons ne veulent pas s’arrêter là. Et nul doute qu’ils pourront compter sur leur gardien pour écrire un nouveau chapitre à cette belle histoire.