Hennebont. Michèle Dollé élue sans surprise nouvelle maire( Article Ouest France)
L’ancienne première adjointe d’André Hartereau, démissionnaire, est devenue maire d’Hennebont (Morbihan), ce jeudi soir 6 mai 2021.
Après sept ans à la tête de la mairie d’Hennebont (Morbihan), André Hartereau a cédé sa place à sa fidèle première adjointe Michèle Dollé, ce jeudi 6 mai 2021, lors d’une réunion du conseil municipal consacrée à cette passation. La nouvelle maire, première femme à accéder à cette fonction dans la commune, a été élue sans surprise avec l’ensemble des 26 voix du groupe de la majorité Hennebont Initiatives Citoyennes (HIC), devançant le chef de file du groupe d’opposition de gauche Hennebont pour tous (HPT), Fabrice Lebreton, son unique adversaire du jour, qui obtient 5 voix.
Démissionnaire, André Hartereau avait annoncé mi-mars son départ, évoquant une importante fatigue physique liée « en grande partie au stress et à la difficulté de la tâche ». Il continue de siéger en tant que simple conseiller municipal. « Quand le corps dit non, il faut savoir l’écouter. Merci à André pour son investissement auprès des Hennebontais », déclare Marie-Françoise Cérez (HIC), chargée d’ouvrir la séance en tant que doyenne de l’assemblée.
« Échec d’une politique »
Des remerciements de courte durée, la politique reprenant vite ses droits à Hennebont. Saluant brièvement quelques réalisations du maire sortant, comme la construction d’une nouvelle cantine à Langroix ou des rénovations de bâtiments, le groupe Hennebont pour tous choisit de dresser un bilan de l’ère Hartereau, qualifiée de « grande illusion ».
« Parodie de concertation », « gouvernance verticale », « vision néolibérale », « gestion du personnel calamiteuse », les cinq élus n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer « l’échec d’une politique », celle d’une « déclinaison locale du macronisme ». Michèle Le Bail, du groupe Liste indépendante (sans étiquette), observe de son côté « des problèmes de cohésion » dans le groupe majoritaire. Une allusion notamment aux élections départementales, où deux élus de la majorité figurent sur des listes concurrentes.
« Caricature »
« Je comprends mieux l’envie d’un maire de démissionner en vous entendant, s’agace Pascal Le Liboux (HIC). On est plus que dans la critique, pas loin de la caricature. » Et de lister les réalisations de la municipalité depuis 2014, comme la refonte de l’entrée de ville, la gestion de la friche de l’hôpital, etc. « Je suis choquée par le procès fait à André Hartereau », ajoute l’adjointe aux solidarités, Nadia Souffoy, rejointe par son collègue aux finances, Stéphane Lohézic.
Pour son dernier discours en tant que maire, André Hartereau préfère louer les mérites de l’équipe municipale et de Michèle Dollé, les encourageant à « poursuivre dans la mobilisation des énergies positives et dans la recherche du consensus ». « Les dossiers en cours et les engagements pris seront respectés, lui promet son successeur. André, tu gardes bien ta place au sein de l’équipe. »
Du mouvement chez les adjoints
La première adjointe devenant maire, le conseil municipal a dû procéder à un nouveau vote pour répartir les huit postes d’adjoints. Sans surprise, les sept en place sont réélus, chacun gagnant une place dans la numérotation. Ainsi, l’ex deuxième adjoint, Yves Guyot, devient le nouveau premier adjoint de Michèle Dollé, et par définition son bras droit. Il conserve ses compétences sur l’urbanisme et les mobilités.
Les autres adjoints sont : Nadia Souffoy, 2e adjointe (solidarités) ; Stéphane Lohézic, 3e adjoint (finances et e-administration) ; Claudine Corpart, 4e adjointe (culture, vie associative et cheval dans la ville) ; Thierry Falquerho, 5e adjoint (travaux) ; Valérie Mahé, 6e adjointe (parcours de l’enfant et du jeune) ; Julian Pondaven, 7e adjoint (transition citoyenne, écologique et solidaire).
Lisenn Le Cloirec, nouvelle adjointe
Jusqu’à présent simple conseillère municipale référente à la vie associative et culturelle, Lisenn Le Cloirec devient la 8e adjointe, en charge des ressources humaines. Âgée de 43 ans, clerc de notaire, cette élue « jamais encartée » est hennebontaise « depuis quinze ans ».
« Quand on m’a proposé le poste, ça a été une surprise, et une fierté aussi », reconnaît-elle. « J’ai accepté tout de suite, c’était difficile de refuser ! » Parmi ses grands chantiers, « il y a évidemment le passage aux 1 607 heures décidé par l’État » pour les agents territoriaux. Lisenn Le Cloirec évoque aussi son souhait de « lutter contre la précarité » qui peut toucher certains personnels. « Tous les agents ne sont pas forcément en CDI, certains ne savent pas s’ils vont être renouvelés », ajoute-t-elle.
Première passe d’armes pour Michèle Dollé
De son propre avis moins encline que son prédécesseur à ferrailler avec les élus d’opposition, Michèle Dollé n’a pourtant pas manqué de relever le gant. Interrogée par Hennebont pour tous sur une éventuelle indemnité accordée aux élus minoritaires, la réponse par la négative de la nouvelle maire d’Hennebont est du genre explicite, évoquant sa « méfiance » à leur égard : « Vous vous situez dans une opposition systématique, dans le clivage. »
« Propos inadmissibles », bondit Aurélia Henrio (HPT). « Nous méritons un minimum de respect », s’agace-t-elle. Réponse de l’intéressée : « Ne vous attendez pas à un discours doux et policé quand vous nous attaquez de la manière dont vous l’avez fait en début de séance. »Hennebont. Michèle Dollé élue sans surprise nouvelle maire